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Un nouveau rapport statistique
fait le bonheur de la chronique :
un peu plus d’un chômeur sur deux
a bien des raisons d’être heureux.

Cinquante-trois pour-cent – énorme ! –
de ces gens que l’on dit hors normes
gagneraient en fait presque autant
que s’ils travaillaient à plein temps.

Je ne suis pas homme de sciences
mais je me permets d’expérience
d’apporter de l’eau au moulin
de ce chercheur vraiment malin.

Il n’a vu dans ses pourcentages
que le cas à part du chômage.
Je lui propose d’élargir
à tous ceux que l’on voit souffrir.

Plein de pour-cent des Français rêvent
d’être au nombre de ceux qui crèvent
en percevant de la sécu
pareil que s’ils avaient vécu.

Ça vaut le coup de vivre en France
si à mourir dans la souffrance
on est presque aussi (peu) payé
qu’un (pauvre) honnête salarié.

Mais alors qu’est-ce qui motive
ces milliers de gens qui survivent
si vivre ne rapporte rien ?
Répondez donc, statisticiens !

5 & 6/8/0

Cris de révolte

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Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.