À la manière de Gilles de Robien
« Les opérations doivent être introduites dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves sachent additionner, soustraire, multiplier et diviser des nombres entiers simples.
Et je ne veux pas seulement parler du « sens des opérations », mais aussi de la capacité à les poser et à les effectuer ! »
Gilles de Robien, discours à l’Académie des sciences : place du calcul dans l’enseignement primaire (23/01/2007)
Le b-a ba doit être introduit dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves connaissent la lecture.
Et je ne veux pas parler de « comprendre le sens d’un texte », mais bien de la capacité de le déchiffrer mécaniquement !
Les langues vivantes doivent être introduites dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves en aient une connaissance suffisante.
Et je ne dis pas de se limiter à « parler et comprendre une autre langue », mais de la capacité de réciter des listes de mots et de verbes irréguliers anglais !
La natation doit être introduite dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves maîtrisent la brasse et le plongeon.
Et je ne veux pas qu’ils se limitent à « savoir flotter et rejoindre le bord », mais qu’ils aient la capacité de reproduire les mouvements sur une chaise et qu’ils sachent se jeter d’un plongeoir !
L’étude de langue française doit être introduite dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves sachent l’écrire.
Et je ne veux pas seulement parler de « maîtriser l’expression écrite dans notre langue », mais de la capacité à tracer des bâtons, des pleins et des déliés !
La géographie doit être introduite dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves connaissent la France et l’Europe.
Et je ne veux pas parler de « connaître la réalité des pays », mais de la capacité à réciter des listes de sous-préfectures et de monnaies en usage avant 2002 !
L’élocution doit être introduite dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves sachent discourir comme un ministre de l’éducation nationale.
Et je ne veux pas parler de « tenir des propos cohérents », mais bien de la capacité d’aligner des phrases qui ne reposent sur aucune réflexion
Jeudi 8 février 2007 (Nonidi 19 pluviôse CCVI)