Bucéphale

Du temps où Bucéphale amenait Alexandre
Conquérir des contrées qu’il prenait comme un dû,
Combien d’enfants sont morts dans la boue et la cendre
De leur bonheur natal à jamais répandu.

Le cheval n’est pas là pour chercher à comprendre
La civilisation se doit d’être étendue
Ce qui est à autrui est ce qui reste à prendre,
L’étranger quel qu’il soit doit finir pourfendu.

La monture ombrageuse avait le cœur plus tendre
Que son bonhomme à qui rien n’était défendu ;
Ce roi enfant gâté voulait tout sans attendre,
Le travail de la bête en était plus ardu.

La guerre, c’est vraiment joli
Mais j’aime mieux le patchouli
(Nino Ferrer − Le roi d’Angleterre)

On ne se souvient plus aujourd’hui si Cassandre
A trahi ; tant d’écrits depuis se sont perdus
Mais le récit perdure et le grand Alexandre
Est encore un exemple à qui gloire est rendue.

Noté du 25 octobre au 06 novembre 2021 (du 4 au 16 brumaire 230), d’Antibes à Andonno.



   


Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.