c’est la guerre ?
Il a dit « C’est la guerre ! »
On n’y a pas cru guère,
Franchement lui non plus
Mais dans le fond ça plut…
Partout les gilets jaunes
Inquiétaient l’autochtone ;
On avait intérêt
À mettre un coup d’arrêt !
Les gauchos, les fascistes
Islamo-communistes
Fichés, on les connaît,
On sait les espionner…
Avec ni queue ni tête,
On croit que se répète
Le temps de l’Anarchie
Ou des Anti-Vichy !
Mouvement trop visible
Et si imprévisible,
Aux contours pas très nets
Mais vif sur Internet…
Bref une vraie menace
Pour les pouvoirs en place
Forts d’un ordre établi
Déjà bien affaibli !
Épidémie mondiale,
Voilà la voie royale
Pour resserrer les liens !
Chinois et Italiens
Nous ont montré la route ;
Suivons quoi qu’il en coûte
Leur exemple à la con ;
Les gens verront bien qu’on
Fait comme tous les autres
Pour protéger les nôtres !
D’abord : confinement.
Bloquer les mouvements,
Surtout protestataires,
Dans un but sanitaire
Ne peut qu’être bien pris
Et justifier le prix.
On ne peut tout comprendre
Mais ce qu’on veut entendre
Face à la maladie
Est enfin si bien dit !
On a su prendre exemple
Sur des pays où d’amples
Efforts ont été faits
Suivis – ou pas – d’effets…
Un effort salutaire,
Difficile et austère,
Saura remettre au pas
Ceux qui ne le sont pas.
L’utile et l’agréable
Sont des plaisirs coupables ;
Il est temps d’éveiller
La conscience oubliée.
Si les laboratoires
Ont su, effet notoire,
Fabriquer des vaccins
Dans un temps très succinct,
Hâtons-nous dans l’urgence ;
Profitons de la chance !
Vaccinons à tout crin
Et tant pis si ça craint !
Si dans la populace
D’aucuns font la grimace
Qui va le remarquer ?
Puisqu’ils sont tous masqués !
La peur de la piqûre ?
Qui diable en aura cure ? !
L’écouvillon au nez
Saura les raisonner !
Bien souvent on accuse
Un complot. Ça m’amuse :
A-t-on des dirigeants
Assez intelligents ?
Un trop de normopathes
Se tirant dans les pattes
Qui vient coordonner
Au-delà de son nez ?
Ça n’a rien de crédible ;
On trouverait risible
Si ça n’était pas nous
Qu’on retrouve à genoux…
Oui mais le mal progresse !
Il est temps qu’on dégraisse
Planqués et embusqués
Qu’on peut voir mal masqués.
Ça met jamais le masque
Ou de façon fantasque :
Coincé sous le menton !
De qui se moque-t-on ?
Ça erre et déblatère
Sans son pass sanitaire ;
C’est vraiment contrariant
Avec tous ces variants !
Ces gens nous contaminent
Alors qu’on se vaccine !
On fait tout ça pour rien,
Pour ce lot de vauriens ?
Le vaccin, efficace ?
Ou ça passe ou ça casse !
Il vaut mieux essayer ;
À chacun son métier.
Et si la médecine
Dit qu’il faut qu’on vaccine,
Que c’est le seul espoir
Pour un jour tout ravoir :
Les dancings, les spectacles,
Et peut-être ô miracle !
Pouvoir enfin errer
Sans masque et respirer !
Revenir en arrière
Sans les gestes barrières ;
Revenir comme avant
Pour aller de l’avant.
Noté du 25 août 2021 au 1er janvier 2022 :
Antibes, les 8, 14, 17, 18, 19, 26 et 28 ; Marseille, le 29 ; bateau Monte d’Oro & Corte, le 30 fructidor ; Corte, le 1er complémentaire 229 ; Balogna, le 6 ; Corte, le 10 vendémiaire ; Antibes, les 11 et 12 nivôse 230.
Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.