Confiné au cœur

Il a vendu sa maison.
Sa raison :
se rapprocher des docteurs
et du cœur
de ville ; il est préférable
à nos âges
de devenir citadin
sans jardin.

J’aime imaginer son nez
confiné ;
la maison de son grand-père,
je l’espère,
lui manque un tout petit peu…
Il se peut
qu’il attrape un corona.

Quand on a
mis cousins voisins à l’ombre
sans encombre
et qu’on a prévu le coup :
après tout,
tous les praticiens du coin
sont pas loin.

Mais les médecins de ville,
bien tranquilles,
ont fermé leurs cabinets ;
confinés,
ils sont tous dans leurs villas
loin de là…
Il me vient un mauvais rêve :
qu’il en crève !

Noté sur mon terrain en ce dimanche après-midi de Pâques, jour 27 de confinement, 24 germinal 228 (120420).

 

Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.