Embarquement Corse
On n'y va pas à la nage
Il faut prendre le bateau
On crie pas « à l'abordage ! »
On attend dans son auto
Quand enfin on nous fait signe
Vite vite d'avancer
Allez-y suivez les lignes
Traînez pas on est pressés
Du parking sans un poil d'ombre
On passe sans transition
À la cale toute sombre
On n'y voit rien attention
Des gestes que l'on devine
Nous invitent à nous tasser
Serrés comme des sardines
Chacun se trouve coincé
On s'extrait du véhicule
Tout le monde doit passer
Sur un trottoir ridicule
Pour parvenir aux accès
Rétroviseurs des voitures
Que l'on essaie d'éviter
Cambouis, rouille sous peinture
Chaînes de l'autre côté
Les bagages que l'on porte
Ne nous aident pas, c'est vrai
Enfin on atteint la porte
Difficile à manœuvrer
Écrit dans toutes les langues :
Vous êtes sul ponte deck
Ça ne roule ni ne tangue
L'escalier est stable. Impec'
— Vous cherchez ? — Beh ... une place
— C'est par là ; débrouillez-vous !
On avance et on se tasse
Et on trouve malgré tout ...
140898 100998 071098 101098
Michel ASTRE, Poèmes et
chansons pour les cinq saisons.