Quand je m’en vais en voyage
C’est tout un remue-ménage
De transports et de bagages.
Si je partais en voyage
Souvenirs et paysages
Précèderaient le sillage.
Si croisant une inconnue
Je prenais sa main menue
On ferait l’amour tout nus.
Quand je croise une inconnue
Au hasard d’une avenue
Rien et la vie continue.
Si je parlais à ma femme
De ces soucis qui me crament
On ranimerait la flamme.
Quand je parle avec ma femme
C’est son humeur qui s’enflamme
À tous les coups c’est le drame.
On dit « quand je serai mort »
Quand ça ne va pas trop fort
Qu’on craint de changer de bord.
Si on dit si j’étais mort
C’est qu’on est vivant d’abord
Et qu’on le croit haut et fort.
Si je jouais de la basse
Mes groupies viendraient en masse
Pour m’écouter quand je passe.
Quand je jouerai de la basse
Les gens feront la grimace
Espérant que je me lasse.
Si j’allais droit devant moi
Je retrouverai la voie
Qui conduit au bon endroit.
Quand je vais droit devant moi
La seule issue que je vois
Me conduit à point d’endroit.
Quand j’aurai plus rien à faire
Tout ce qui me reste à faire
Ne sera plus mon affaire.
Si j’avais plus rien à faire
On me verrait enfin faire
Ce que j’ai jamais pu faire.
Si je perdais tout espoir
Je ne pourrais qu’entrevoir
Un avenir tout en noir.
Quand je perdrai tout espoir
Je chercherai dans le noir
À tâtons pour ne pas choir…
Quand vs Si
22/2/23 (Mercredi des Cendres), 4 ventôse 231.
