Grues
Ça porte un nom d’oiseau, c’en est un de malheur,
Dressé dans l’horizon, toujours haut en couleur ;
Un oiseau de mauvais augure
Sur l’horizon qu’il défigure.
On donne aussi son nom, d’un ton plutôt moqueur,
À la prostituée qui vend son corps, son cœur ;
Au passant rêvant d’aventures
Entre égout et bacs à ordures.
Plantée sur l’horizon comme un bouquet de fleurs
Posé sur un tombeau, accompagné de pleurs ;
Un coup de poing dans la figure
De ce qui restait de nature…
Élus, technocratie, profiteurs, promoteurs
Font prendre à nos cités un peu plus de hauteur ;
Le paysage, ils n’en ont cure
Dans l’horizon qu’ils défigurent.
Antibes, dimanche 5 mars 2023 (15 ventôse 231).
Confidentialité
Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.