Mais voilà, la Cage en Or
Il était une fois
un roi
sans reine ;
il disait : « c’est pas la peine ».

Pour lui tenir compagnie, il avait un coq
qu’il gardait dans une cage en or, pas en toc.
Dans son palais, dans ses voyages,
il promenait son coq en cage.

L’animal était important,
c’était lui qui réglait le temps :
Nul ne pouvait dans le royaume
– qu’il soit plante, animal, ou homme –
Le matin bouger, s’agiter
avant que ce coq n’ait chanté.

Avant d’envoyer sa lumière,
le soleil attendait derrière
l’horizon, le chant matinal
du génial royal animal.

Le roi était heureux, son coq était superbe ;
il le laissait parfois se dégourdir dans l’herbe
au jardin du château entouré de murets,
et puis il le rentrait dans sa prison dorée.

Mais voilà, Seigneur Coq, tout seul, s’ennuyait ferme ;
il regrettait le vieux poulailler de sa ferme
où il avait grandi quand il était poussin
avant que le palais ne l’accueille en son sein.

Regrettant la volaille
qui piaille.
Rouillé
était son vieux poulailler…

Mais voilà qu’un beau jour, son maître solitaire
décida d’inspecter son royaume et ses terres :
villages et forêts, pâtures et prairies,
vignobles et marais, fermes et métairies.

En arrivant dans la première
ferme, il aperçut la fermière,
et il en tomba amoureux…

C’est le coq qui fut bien heureux !
Le poulailler de son enfance
qu’il regrettait dans la souffrance
il l’avait enfin retrouvé !
Cage ouverte, il put se sauver.

Le roi et la jolie fermière
se marièrent.
Lui vécut dans son poulailler
tout rouillé
avec tout un moulon de poules
qui roucoulent
et ils eurent plein de poussins
beaux et sains !

Afin de recycler la cage,
le roi, prince avisé et sage,
la fit fondre et faire un bijou
pour le passer autour du cou
de la reine…
Une chaîne.

Histoire inventée avec Dominique ; notée du 16 au 28 août 2022 [du 29 thermidor au 11 fructidor 230].



Confidentialité

   


Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.

Mais voilà, la Chaîne en Or Il était une fois un roi, sa reine bien jolie avec sa chaîne. Ils se tenaient compagnie, affrontaient les chocs reliés par une chaîne en or, pas en toc. Dans leur palais, dans leurs voyages, ils faisaient toujours bon ménage. Elle avait un rôle important, c’était Madame Emploi-du-temps : On ne pouvait dans ce royaume – qu’on soit plante, animal, ou homme – Le matin bouger, travailler tant qu’elle était mal réveillée. Avant d’envoyer sa lumière, le soleil attendait derrière l’horizon, le parfum royal de son café long matinal. Le roi était heureux, la reine était superbe ; elle aimait quelquefois se dégourdir dans l’herbe au jardin du château entouré de murets, puis elle remettait son beau collier doré. Mais voilà, dans le fond, elle s’ennuyait ferme ; et regrettait sa vie d’autrefois à la ferme où elle avait grandi, élevé des poussins, bien loin de ce palais et de ses spadassins. Regrettant la volaille qui piaille. Rouillé était son vieux poulailler… Mais voilà qu’un beau jour, reine et roi décidèrent d’inspecter leur royaume ensemble et solidaires : villages et forêts, pâtures et prairies, vignobles et marais, fermes et métairies. C’est comme un retour en arrière se souvint la jolie fermière se rappelant des jours heureux… Mais le roi toujours amoureux entrevoyait avec souffrance que pour des souvenirs d’enfance qu’elle avait enfin retrouvés son épouse allait se sauver ! Le roi et la jolie fermière décidèrent de conserver le poulailler tout rouillé avec tout le moulon de poules qui roucoulent et d’élever plein de poussins en son sein. Mais eux, couple avisé et sage, toujours férus du recyclage firent fondre chaîne et bijou pour les vendre, et faire des sous ! Plus de chaîne que l’on traîne. Noté à la Roucoulie, le lundi 29 août 2022 (12 fructidor 230). Confidentialité     Michel ASTRE, Poèmes et chansons pour les cinq saisons.